jeudi 19 février 2009

l'ampleur de nos murmures

je nous promets qu'un jour
peu à peu
et pas à pas
nous avancerons
nous recouvrirons les murs
recrachant les cadavres anciens de
nos luttes passées
passées inaperçues
elles ne seront jamais rien de plus que
des symboles à honorer pour la gloire factice des statues de chair
nous irons récolter leurs crachats
pour en faire des armes
alors ressurgirons des quartiers
les poètes
chacun armés comme tout un régiment
des gens sincères à l'intérieur desquels il n'y aura pas de porcelaine
que de l'acier tranchant et de la chaleur
à bras ouvert à bras le corps
on saisira chacun de leurs murs pour en faire des toits
et si parfois l'un de nous doit tomber
alors nous crierons son nom
nous crierons son nom en chargeant de plus belle
parce que leur règne doit s'achever dans
un festival d'incendies et de danses
confondre la révolution et le bal
confondre la révolution et le bal
confondre la révolution et le bal
derrière leurs mains implorant la pitié
nous distinguerons encore leur démence
appâtant les vers de leurs cadavres sans gloire
rassemblant leurs dernières possessions
luttant pour la suprématie mais ils ignorent
que ce n'est pas ce à quoi nous aspirons
nous désirons le triomphe des inconnus
et la révolution et le bal
le retour des gens vivants
le retour des éclats de voix
le retour des poètes
et des sages sur leurs bancs
et du boulanger qui te salue par ton prénom
et le retour des bals
et la disparition de la dictature
que chacun puisse lire sur le mur de sa maison
que chacun y est le bienvenu
que chacun est libre de s'y arrêter
que chacun puisse s'y adosser sans crainte
la révolution et le bal confondus
seront bientôt aux portes de leurs jardins
sans portes paroles et sans détonations
simplement les cris et les dents
les poings de nos amis
leurs instruments de musique
et si certains tombent encore
alors
sans s'en apercevoir les tyrans seront encerclés
et nous ne répondrons plus de rien
tant qu'on garde en ligne de mire l'éradication de la vermine
tant que reste le désir de vivre des inconnus
nous avancerons
recouvrant les murs de nos slogans de nos poèmes
de notre vivacité
je nous promets que nous déferlerons
je nous promets qu'un jour nos parents
ne reconnaîtront plus leur monde si sombre
tournant à contre sens
et même si notre intention est simple et bonne
sans violence et sans concessions
s'ils se permettent de réduire nos amis à rien
alors la marée perdra patience
puisque quitte à tout perdre
autant le faire dans la folie des brasiers
mais je nous promets
je nous promets
je nous promets
que nous joindrons le bal à la révolution

mercredi 18 février 2009

De trop

J’irai
Apporter
Les cadavres aux pompiers
Pour la seule raison qu’il
Faut que moi-même j’aille me déclarer disparu
Pour espérer quelques secours.

J’irai
Mettre le feu aux ponts
Parce qu’il ne reste que ça à faire
Pour me croire en détresse

D’une maladie sans remède
Je me suis improvisé le fils orphelin
De cette façon
Je me détâche peu à peu
De vous qui me
Regardez partir
Regardant par terre

pas plus que ça

des orbites pouvant tout aussi bien être vides tant rien n'arrive jamais à l'émerveiller
ni sérénité ni douleur
rien qui ne parvienne jamais à le faire trembler
ni temps ni habitudes
rien qui ne puisse le sauver du désespoir de la reddition
brillant d'un désir aveugle que lui-même ignore
il préfère en revenir à ce qui réfléchit la lumière
de reflets ambrés de reflets d'or

au début la sérénité n'avait pas un goût plus fort que ça
pas plus fort que la douleur
c'était simplement quelque chose qui poignardait
et le faisait s'éloigner du gouffre

maintenant trop usé il glisse les yeux éclatés
sans être capable de savoir
sans comprendre
sans trouver le courage de croire en lui
sans pouvoir imaginer qu'il puisse encore courrir
sans savoir respirer d'avantage
sans connaître là où il va

et il tombera
du haut de vos regards

et il tombera avec l'envie de croire en lui

et il tombera
mais ce n'est pas plus grave que ça

antifolk #1 - riche

je suis riche autant qu’un cœur puisse l’être / oh comme je suis riche / riche riche riche / comme un fossoyeur / j'ai creusé partout jusqu'à plus n'avoir de place / il y a des cadavres partout sur le bord / je suis riche autant qu'un coeur puisse l'être / comme mille vagabonds et comme un milliardaire / je suis riche parce que je suis seul / seul parce que libre / libre parce qu'abandonné / abandonné parce que trop con pour trouver un métier / j'aurais pu être fossoyeur ou vabagond ou milliardaire / mais je suis simplement riche / je suis riche rich riche / et malgré tout le bordel / l'entassement du collectionneur / malgré la profusion de courants d'airs dans la caverne qu'est mon coeur / à force d'avoir creusé / je suis riche / j'ai encore de la place pour mille d'entre vous / sûrement plus / j'ai de la place pour aimer / et pour enterrer à nouveau / j'ai de la place et la force encore de tenir une pelle / je suis riche et tant que j'aurais une pelle vous serez les bienvenus.

mardi 17 février 2009

mes yeux vous trompent

voilà quatre ans que mes orbites en éveil
se demandent si
vraiment je suis vivant
où en état de manque
et d'attente.

je n'ai jamais autant été moi-même qu'en ces 4 années
pourtant la frustration et l'ennui et la colère sourde sont grandes
et dévorent chacune de mes minutes
jusqu'au jour où je n'ai pas reconnu mes empreintes sur la baie vitrée de la maison

alors je suis devenu moi
j'avais éclôt
lentement et sagement
il me manquait encore la violence tant désirée
et cette solide envie de salir
mais tout ce que je salissais c'était
mes rêves

j'ai tout abandonné au profit de la paresse
parce qu'exister est trop difficile
et lentement
je me suis approché

pas
à
pas

du moment où j'allais perdre la face



un pas de plus et je meurs.

Le manque de sommeil des doux loubards

oh comme j'ai envie de faire de nous
des héros

souvenons nous des gants verts de ces filles que nous aimions
et de ces poèmes que nous nous échangions
comme les enfants échangent les images de footballeurs
des bus qui n'arrivaient pas qui n'arrivaient jamais
alors nous rentrions à pied

je crois que j'ai besoin de me conjuguer au pluriel
et faire de ma solitude une bande de potes
avec des t-shirts noirs et des lunettes fumées
fumant sans cesse en se rappelant ces soirées où, ivres, nous sourions à chaque jolie brune qui passait

eh, regardez le bus
qui s'éloigne là-bas

que pourrais-je dire si ce n'est que je me sens loin de nous
puisque nous n'existons pas

j'aimerais que ces souvenirs soit les nôtres
et nous viendrions juste de payer le taxi
gardant précieusement dans nos poings les numéros de ces voyageuses

vous perdre aurait été bien plus plaisant
puisqu'on ne perd que ce que l'on possède


quand je m'endors je vois une demi douzaine de types
avec ces t-shirts noirs qui sentaient le bar et le manque de sommeil
je vois des coeurs encore moins vides que mon cendrier
je vois des regards fraternels derrière les lunettes fumées

oh mes chers
où étiez vous
pendant que je m'évertuais à vivre
en attendant ce bus
qui n'arrivait jamais

dimanche 15 février 2009

ma casquette dans les escaliers (15/02/2009)

je rentre à la maison dans le froid il est sept heure du matin
et je repense à cette casquette perdue cette nuit
dans les escaliers de cet appartement bourgeois

j'y repense car elle me fait penser à toi
et à d'autres encore
à ces t-shirts auxquels je tenais tant
et que j'ai abandonné un peu partout dans le monde

sur ces vêtements, ton visage
et je suis désolé
de vous avoir laissé à des inconnus
je doute qu'ils prennent soin de vous
autant que moi j'ai pris plaisir à les porter

samedi 14 février 2009

calcium (07/09/2009)

après chaque rencontre
subsiste un spectre
qu'il est difficile de s'arracher

Montecristo (18/01/2009)

Désolé pour l'interférence,
Merci pour les souvenirs.

comme un batteur fatigué (18/01/2009)

comme un batteur fatigué
j'ai besoin de répit
et de l'apaisement de la confession
je ne veux plus de promesses puisqu'elles brûlent autant que le charbon

la même détermination et toujours ce goût de suie
comme sur les barbecues de nos pères le dimanche

alors j'éteins une à une les lumières et me couche seul
comme un batteur fatigué
avec ses bras pleins de crampes
et de frustrations et de déchaînements

j'aurais voulu revêtir l'élégance avec élégance
et marcher avec l'attitude de celui qui se promène comme un seigneur

mais je ne fais que raser les murs
et tendre le pouce
et avoir honte

la honte tue toute forme de pic dans l'électrocardiogramme de l'homme usé.


alors j'attends l'aube
et comme un batteur fatigué
je sais que demain le concert reprend

absolument sonné (06/02/2008)

la gorge enflée
les yeux au bord de la reddition
plus vraiment à cheval sur nos principes
on glisse le long des façades

comme des chercheurs d'or on se jette à terre
sans désir de remonter au grand jour
à la surface des gloires abîmées
le prochain bar n'est plus très loin

absolument sonnés
il faut continuer à nous enfoncer dans cette nuit
et la prochaine et les autres encore

au regard des autres on répond par des rires de douleurs
et des rôts bien sentis
quand reviendra l'aube on constatera notre survivance
alors on remettra ça le soir
et le prochain et les autres encore

les monstres c'est les autres
et jamais on ne les capture
alors on se serre bien forts
malgré la futilité l'absurdité de ce geste
on croit encore qu'on peut être sauvé
gloire à notre foi(e)

où étais-tu pendant que nous pleurions (09/02/2008)

aperçue dans de belles voitures
un doigt sur leurs bouches en signe de silence
toute colorée belle amour tu riais n’est-ce pas ?

je crois ne jamais t’avoir entendue chanter et pourtant
quand le ciel et moi nous pleurions
c’était toi qui en faisais la mélodie

le soleil ne disparaissait jamais tout à fait
quand tu partais pour la journée
quand tu t’endormais sur le canapé
avant ou après le travail

moi
je buvais du vin
pour me souvenir de tes lèvres
qui ne me touchaient pas
j’allais marcher au parc savais-tu ?
les étudiantes y étaient belles
les autres femmes aussi
surtout celles avec un petit pendu à leurs jupes

souvent je t’imaginais comme une reine
pendant que le ciel et moi nous pleurions
alors je prétendais t’avoir connue
t’avoir vécue
jusqu’au bout
mais nous savons tous les deux qu’entre nous ce n’était qu’un océan
et le jeu des marées

avant ça il a fallu nous souvenir de ce soir
dans ce taxi qui nous arrachait
tu avais tes gants verts
et moi ces chaussures de cuir
il a fallu nous en souvenir
comme dieu se souviendra de la fin du monde
tu en riras et
moi
j’irai pleurer comme un ciel d’automne

mais pour l’instant
pendant que tu es là
en transit dans mes errances
je te demande
où étais tu
pendant qu’il pleuvait sur notre ville.

(j'aime me rappeler des fois où je te demandais comment s'était passée ta journée, et il est évident que ce qui me ronge jusqu'à l'os aujourd'hui est cette question que je ne poserai plus)

retour sur nevski - nevski 2 (22/01/2009)

d'autres passants
et toujours la même vieille histoire
sous la même vieille pluie




un officier marchait
(peut-être était-ce le même
qu'au printemps dernier)

la même envie
irrésistible et brûlante
douloureuse en fait
de les secouer par les épaules

si le rhume était de l'amour
nous nous écouterions bien plus
sans jamais détourner la tête
en cet hiver sur nevski

(nous sortirions alors nos mouchoirs pour d'autres raisons)

sous nos manteaux devrait brûler le désir d'empoigner l'autre et de l'étreindre

mais à chaque fois ce sont les mêmes esquives
les mêmes bousculades
qui me blessent
depuis que je viens marcher ici

je vous annonce
bel officier
que la prochaine fois
c'est un revolver qui vous sourira

et je vous montrerai quelle élégante démence se cache sous le valet de pique

simuler la musique jusqu'à ce qu'elle joue pour de vrai (12/02/2009)

j’aurai aimé laisser traîner derrière moi quelques poussières quelques saletés
de quoi laisser une trace
un sillon dans lequel vous pourriez vous tordre les chevilles
puis tomber

en fait je n’étais qu’un enfant sage
je ne me suis jamais battu
mec je te le promets
et moi ça me fait mal au bide
que d’être si propre
à chaque fois que je sors
à chaque fois que je rentre
chez moi

j’aurai voulu que nos échanges
soient plus violents
j’aurai fait tout ce que j’aurai voulu
sans jeter de regards en arrière
pleins de honte et de gêne
pleins de rien du tout

un jour un lit défait et un t-shirt oublié sur sa chaise
un autre mon poing dans un visage plutôt joli
un soir du vomi sur le trottoir
et un autre de la peinture sur mes doigts sur les murs
sur mes vêtements sur mes jours à venir

qu’on appelle ça de l’amour
ou autrement
m’importerait peu en fait
du moment que la crasse s’accumule
jusqu’à ce qu’on m’en blâme et m’abandonne pour des raisons
qui feraient de moi un misérable

j’ai ce désir de reproches
mec je te jure
que j’aurai aimé qu’on me haïsse parce que je suis laid
non pas parce que je suis insignifiant
alors j’aurai explosé
si vite et si fort
j’aurai été poète et alcoolique
j’aurai été ce type étrange qu’on aime rencontrer
pas fréquenter

un jour me débattant avec deux flics
une aube sur le parvis d’une église sans crainte de la journée qui s’annonce
une nuit dans des bras inconnus si vite abandonnés

que quelqu’un me déshabille et me secoue
me réveille enfin
qu’on appelle une ambulance pour qu’elle puisse me faucher
que quelqu’un m’enivre à me rendre con ou fou
j’aimerais ne jamais faire demi tour aussi facilement

Les rats quittent le navire (et le capitaine pleure) (15/09/008)

Voilà ce qui arrive après l'étoile filante.
La persistance rétinienne.
Et puis ça s'efface. On croit que ça reste et puis.

Un trait magique du genre vert fluo faisait comme une balafre sur la joue de la nuit et finalement il ne faisait que froid.

Je suis Dino

dimanche.

Maman m'a vu autrement que comme son fils
Pourtant c'était la Fête des Mères
Et je marchais dans la rue encore ivre
Un bouquet de fleurs à la main
Elles étaient pour Maman
Mais je puais et mes yeux se bastonnaient
Comme deux vieux boxeurs trop fatigués pour abandonner
Deux vieux boxeurs avec trop de gloire pour vaincre encore
Ma démarche semblait hasardeuse
Et sentait la nuit déjà morte
Mais moi je me sentais grand et usé et magnifique
D'avoir su la traverser

(Oh le lever du soleil face à la ville face au fleuve face à l'autoroute face aux fenètres lointaines et encore closes)
(Oh le lever du soleil, moi recrachant de la fumée épaisse les pieds dans le vide sur l'embarcadère et mon dos sur le bois)

Emilie mentait (15/05/2008)

Elle mentait tellement que c'était devenu contagieux, et dans un crachat je lui ai dit que je ne l'aimais plus.

elle est une tête de bois (02/04/2008)

Froid et grand comme un Russe j'ai sorti la matriochka de ma poche pour lui dire je t'aime.

Et puis non, au final.
Il faisait trop de soleil pour tout souffler aussi bêtement.
La petite avait encore besoin de moi.

donnez nous plus de larmes - nevski 1 (28 mars 2008)

le passant a le visage froid
rougi
mais sans émotions aucune pour le traverser

je l'ai croisé
le bousculant doucement
il n'a pas réagi

j'en avais les larmes aux yeux
et je voulais les lui offrir
pour qu'il se réveille
pour qu'il jette sa sacoche dans le fleuve
pour qu'il offre son manteau (col en fourrure de castor)
au premier mendiant
et vienne boire un verre avec moi

sur la perspective nevski j'ai exigé d'eux qu'ils pleurent tous
parce qu'il fait déjà bien assez froid ici pour que les hommes ne deviennent pas eux aussi d'affreux glaçons

de l'amitié juste ce qu'il faut (12/12/2008)

De l'amitié juste ce qu'il faut pour que l'aube ne nous donne pas froid et nous laisse tout aussi rois que la veille.

Ça semble nécessaire parfois.
Et si les singes vont au paradis alors nous, nous irons bien plus loin, parce que d'hommes nous tendons à devenir fous et puis aussi parce que nos pieds continueront quoi qu'il arrive d'avancer même s'ils saignent un peu.

Nous n'avons pas la peau encore assez usée, aussi usée que celles de héros avant nous mais nous persistons dans cette seule croyance.
Une nuit et du thé et nous torses nus sur le lit, des cigarettes qui s'entassent dans une vieille bougie morte qui n'a sans doute pas éclairé plus que quelques instants les insomnies de celui qui se tient près de moi.

Parfois, bien malgré les frustrations et les poches vides, si peu suffit. Si peu que cela parait comme un trésor rare et précieux qui remplit la pièce à mesure que nous recrachons de la fumée.

Au delà du lit il y a des vêtements jetés. Il y a des câbles qui sont le chemin de vie de riffs de guitare qui suintent des enceintes et qui s'échouent sur nous.
Au delà du lit il n'y a pas grand chose. Le parquet rencontre les murs rouges. Les murs rouges nous protègent du reste de la maison, du monde, des autres. De tout ce vers quoi nous nous tendons.
Au delà du lit il y a des choses à vivre mais ce que nous vivons là est bien suffisant ce soir.

Si nous passons à travers ça alors nous sommes capables de passer à travers bien pire. Et c'est toujours indescriptible le plaisir que j'ai à survivre, à voir mes yeux rougis et tombants, mon corps en champ de bataille, les idées qui voyagent loin et dans l'incapacité de penser au soir.
C'est purement magnifique comme j'aime le dernier chapitre des nuits blanches partagées.
Le monde se retrouve alors réduit à la taille de l'espace que nos bras tendus peuvent couvrir, et cela fait de nous des rois.

cette fois ci, il nous faut rompre la danse (30/09/2008)

c'est comme s'il me fallait lâcher les cartes
parce que je me contentais d'un mauvais jeu depuis toujours
et que j'en avais assez de me ruiner pour vos belles gueules

la beauté que l'on trouve sur les héros des livres ne se devinait même pas sur vos visages
pourtant je m'efforçais de plisser les yeux pour ça

alors je décidais de m'en aller
de tenter ma chance ailleurs
juste comme çapour voir
pour rire
parce que rien n'est sérieux
ou si peu, vraiment

la vie est quelque chose d'épique
est censée l'être
mais pas le quotidien

on pourrait croire que c'est plein de violons
et de couples qui dansent
de robes et de favoris
de mains gantées
mais ce n'est que du maquillage
et des discours hypocrites
je préfère mes héros de livres
(même ceux jamais écrits
que j'imagine quand je m'endors
alors que le soleil ne tardera pas à se lever)

je me suis dis ce soir avant d'arriver à vous que je ne ferai plus de révérences
plus de salutations pour la forme

tout ça manque de jazz
tout ça manque de chaussures trouées
tout ça manque d'imprévu et de folie
de sueur
tout ça manque de vous
éteints par l'habitude

et je m'y suis fait également
hélas


en fait j'ai compris après tout ce temps que le problème était que le batteur n'utilisait pas de balais pour sa caisse claire.

à propos de fred (12/11/2008)

fred et moi
nous ne sommes pas amis
mais nous prévoyons de grandes choses
comme boire
et lire des poèmes dans un appartement sale

j'aime bien fred

205 noire de 1989 (21/05/2008)

Nous étions là assis dans la voiture noire
Les portes ouvertes et les jambes étalées à l'extérieur
Les miennes sur le rétroviseur
Et les siennes par la fenêtre ouverte

Il n'y avait pas de briquet alors
J'ai dû utiliser le vieil allume cigare

Le ciel n'avait plus les airs électriques de ces derniers temps
Non
C'était moi qui me sentais électrique
(Deux filles passaient devant la voiture arrêtée et je les trouvais désirables, j'aurais voulu embrasser la plus grande des deux)

Ouais
C'est moi qui me sentais électrique
Ici dans cette vieille caisse
Ecoutant Death Cab avec Loic

Le ciel avait un air engageant
De ceux qui donnent envie de marcher à travers cette ville
C'était comme être tranquillement déposé dans un vidéo clip

Avec un terrain vague qui sert de parking
Des immeubes se coustruisent d'un côté
De l'autre il y a des entrepôts
Nous sommes pourtant dans le centre de la ville

Pour un peu je me sentirais beau et élégant
Clopant dans cette vieille voiture


Oh comme nous sommes dans un vidéo clip
Il ne manque qu'une histoire à raconter