samedi 14 février 2009
Montecristo (18/01/2009)
Merci pour les souvenirs.
comme un batteur fatigué (18/01/2009)
j'ai besoin de répit
et de l'apaisement de la confession
je ne veux plus de promesses puisqu'elles brûlent autant que le charbon
la même détermination et toujours ce goût de suie
comme sur les barbecues de nos pères le dimanche
alors j'éteins une à une les lumières et me couche seul
comme un batteur fatigué
avec ses bras pleins de crampes
et de frustrations et de déchaînements
j'aurais voulu revêtir l'élégance avec élégance
et marcher avec l'attitude de celui qui se promène comme un seigneur
mais je ne fais que raser les murs
et tendre le pouce
et avoir honte
la honte tue toute forme de pic dans l'électrocardiogramme de l'homme usé.
alors j'attends l'aube
et comme un batteur fatigué
je sais que demain le concert reprend
absolument sonné (06/02/2008)
les yeux au bord de la reddition
plus vraiment à cheval sur nos principes
on glisse le long des façades
comme des chercheurs d'or on se jette à terre
sans désir de remonter au grand jour
à la surface des gloires abîmées
le prochain bar n'est plus très loin
absolument sonnés
il faut continuer à nous enfoncer dans cette nuit
et la prochaine et les autres encore
au regard des autres on répond par des rires de douleurs
et des rôts bien sentis
quand reviendra l'aube on constatera notre survivance
alors on remettra ça le soir
et le prochain et les autres encore
les monstres c'est les autres
et jamais on ne les capture
alors on se serre bien forts
malgré la futilité l'absurdité de ce geste
on croit encore qu'on peut être sauvé
gloire à notre foi(e)
où étais-tu pendant que nous pleurions (09/02/2008)
un doigt sur leurs bouches en signe de silence
toute colorée belle amour tu riais n’est-ce pas ?
je crois ne jamais t’avoir entendue chanter et pourtant
quand le ciel et moi nous pleurions
c’était toi qui en faisais la mélodie
le soleil ne disparaissait jamais tout à fait
quand tu partais pour la journée
quand tu t’endormais sur le canapé
avant ou après le travail
moi
je buvais du vin
pour me souvenir de tes lèvres
qui ne me touchaient pas
j’allais marcher au parc savais-tu ?
les étudiantes y étaient belles
les autres femmes aussi
surtout celles avec un petit pendu à leurs jupes
souvent je t’imaginais comme une reine
pendant que le ciel et moi nous pleurions
alors je prétendais t’avoir connue
t’avoir vécue
jusqu’au bout
mais nous savons tous les deux qu’entre nous ce n’était qu’un océan
et le jeu des marées
avant ça il a fallu nous souvenir de ce soir
dans ce taxi qui nous arrachait
tu avais tes gants verts
et moi ces chaussures de cuir
il a fallu nous en souvenir
comme dieu se souviendra de la fin du monde
tu en riras et
moi
j’irai pleurer comme un ciel d’automne
mais pour l’instant
pendant que tu es là
en transit dans mes errances
je te demande
où étais tu
pendant qu’il pleuvait sur notre ville.
(j'aime me rappeler des fois où je te demandais comment s'était passée ta journée, et il est évident que ce qui me ronge jusqu'à l'os aujourd'hui est cette question que je ne poserai plus)
retour sur nevski - nevski 2 (22/01/2009)
et toujours la même vieille histoire
sous la même vieille pluie
un officier marchait
(peut-être était-ce le même
qu'au printemps dernier)
la même envie
irrésistible et brûlante
douloureuse en fait
de les secouer par les épaules
si le rhume était de l'amour
nous nous écouterions bien plus
sans jamais détourner la tête
en cet hiver sur nevski
(nous sortirions alors nos mouchoirs pour d'autres raisons)
sous nos manteaux devrait brûler le désir d'empoigner l'autre et de l'étreindre
mais à chaque fois ce sont les mêmes esquives
les mêmes bousculades
qui me blessent
depuis que je viens marcher ici
je vous annonce
bel officier
que la prochaine fois
c'est un revolver qui vous sourira
et je vous montrerai quelle élégante démence se cache sous le valet de pique
simuler la musique jusqu'à ce qu'elle joue pour de vrai (12/02/2009)
de quoi laisser une trace
un sillon dans lequel vous pourriez vous tordre les chevilles
puis tomber
en fait je n’étais qu’un enfant sage
je ne me suis jamais battu
mec je te le promets
et moi ça me fait mal au bide
que d’être si propre
à chaque fois que je sors
à chaque fois que je rentre
chez moi
j’aurai voulu que nos échanges
soient plus violents
j’aurai fait tout ce que j’aurai voulu
sans jeter de regards en arrière
pleins de honte et de gêne
pleins de rien du tout
un jour un lit défait et un t-shirt oublié sur sa chaise
un autre mon poing dans un visage plutôt joli
un soir du vomi sur le trottoir
et un autre de la peinture sur mes doigts sur les murs
sur mes vêtements sur mes jours à venir
qu’on appelle ça de l’amour
ou autrement
m’importerait peu en fait
du moment que la crasse s’accumule
jusqu’à ce qu’on m’en blâme et m’abandonne pour des raisons
qui feraient de moi un misérable
j’ai ce désir de reproches
mec je te jure
que j’aurai aimé qu’on me haïsse parce que je suis laid
non pas parce que je suis insignifiant
alors j’aurai explosé
si vite et si fort
j’aurai été poète et alcoolique
j’aurai été ce type étrange qu’on aime rencontrer
pas fréquenter
un jour me débattant avec deux flics
une aube sur le parvis d’une église sans crainte de la journée qui s’annonce
une nuit dans des bras inconnus si vite abandonnés
que quelqu’un me déshabille et me secoue
me réveille enfin
qu’on appelle une ambulance pour qu’elle puisse me faucher
que quelqu’un m’enivre à me rendre con ou fou
j’aimerais ne jamais faire demi tour aussi facilement
Les rats quittent le navire (et le capitaine pleure) (15/09/008)
La persistance rétinienne.
Et puis ça s'efface. On croit que ça reste et puis.
Un trait magique du genre vert fluo faisait comme une balafre sur la joue de la nuit et finalement il ne faisait que froid.
Je suis Dino
Maman m'a vu autrement que comme son fils
Pourtant c'était la Fête des Mères
Et je marchais dans la rue encore ivre
Un bouquet de fleurs à la main
Elles étaient pour Maman
Mais je puais et mes yeux se bastonnaient
Comme deux vieux boxeurs trop fatigués pour abandonner
Deux vieux boxeurs avec trop de gloire pour vaincre encore
Ma démarche semblait hasardeuse
Et sentait la nuit déjà morte
Mais moi je me sentais grand et usé et magnifique
D'avoir su la traverser
(Oh le lever du soleil face à la ville face au fleuve face à l'autoroute face aux fenètres lointaines et encore closes)
(Oh le lever du soleil, moi recrachant de la fumée épaisse les pieds dans le vide sur l'embarcadère et mon dos sur le bois)
Emilie mentait (15/05/2008)
elle est une tête de bois (02/04/2008)
Et puis non, au final.
Il faisait trop de soleil pour tout souffler aussi bêtement.
La petite avait encore besoin de moi.
donnez nous plus de larmes - nevski 1 (28 mars 2008)
le passant a le visage froid
rougi
mais sans émotions aucune pour le traverser
je l'ai croisé
le bousculant doucement
il n'a pas réagi
j'en avais les larmes aux yeux
et je voulais les lui offrir
pour qu'il se réveille
pour qu'il jette sa sacoche dans le fleuve
pour qu'il offre son manteau (col en fourrure de castor)
au premier mendiant
et vienne boire un verre avec moi
sur la perspective nevski j'ai exigé d'eux qu'ils pleurent tous
parce qu'il fait déjà bien assez froid ici pour que les hommes ne deviennent pas eux aussi d'affreux glaçons
de l'amitié juste ce qu'il faut (12/12/2008)
De l'amitié juste ce qu'il faut pour que l'aube ne nous donne pas froid et nous laisse tout aussi rois que la veille.
Ça semble nécessaire parfois.
Et si les singes vont au paradis alors nous, nous irons bien plus loin, parce que d'hommes nous tendons à devenir fous et puis aussi parce que nos pieds continueront quoi qu'il arrive d'avancer même s'ils saignent un peu.
Nous n'avons pas la peau encore assez usée, aussi usée que celles de héros avant nous mais nous persistons dans cette seule croyance.
Une nuit et du thé et nous torses nus sur le lit, des cigarettes qui s'entassent dans une vieille bougie morte qui n'a sans doute pas éclairé plus que quelques instants les insomnies de celui qui se tient près de moi.
Parfois, bien malgré les frustrations et les poches vides, si peu suffit. Si peu que cela parait comme un trésor rare et précieux qui remplit la pièce à mesure que nous recrachons de la fumée.
Au delà du lit il y a des vêtements jetés. Il y a des câbles qui sont le chemin de vie de riffs de guitare qui suintent des enceintes et qui s'échouent sur nous.
Au delà du lit il n'y a pas grand chose. Le parquet rencontre les murs rouges. Les murs rouges nous protègent du reste de la maison, du monde, des autres. De tout ce vers quoi nous nous tendons.
Au delà du lit il y a des choses à vivre mais ce que nous vivons là est bien suffisant ce soir.
Si nous passons à travers ça alors nous sommes capables de passer à travers bien pire. Et c'est toujours indescriptible le plaisir que j'ai à survivre, à voir mes yeux rougis et tombants, mon corps en champ de bataille, les idées qui voyagent loin et dans l'incapacité de penser au soir.
C'est purement magnifique comme j'aime le dernier chapitre des nuits blanches partagées.
Le monde se retrouve alors réduit à la taille de l'espace que nos bras tendus peuvent couvrir, et cela fait de nous des rois.
cette fois ci, il nous faut rompre la danse (30/09/2008)
c'est comme s'il me fallait lâcher les cartes
parce que je me contentais d'un mauvais jeu depuis toujours
et que j'en avais assez de me ruiner pour vos belles gueules
la beauté que l'on trouve sur les héros des livres ne se devinait même pas sur vos visages
pourtant je m'efforçais de plisser les yeux pour ça
alors je décidais de m'en aller
de tenter ma chance ailleurs
juste comme çapour voir
pour rire
parce que rien n'est sérieux
ou si peu, vraiment
la vie est quelque chose d'épique
est censée l'être
mais pas le quotidien
on pourrait croire que c'est plein de violons
et de couples qui dansent
de robes et de favoris
de mains gantées
mais ce n'est que du maquillage
et des discours hypocrites
je préfère mes héros de livres
(même ceux jamais écrits
que j'imagine quand je m'endors
alors que le soleil ne tardera pas à se lever)
je me suis dis ce soir avant d'arriver à vous que je ne ferai plus de révérences
plus de salutations pour la forme
tout ça manque de jazz
tout ça manque de chaussures trouées
tout ça manque d'imprévu et de folie
de sueur
tout ça manque de vous
éteints par l'habitude
et je m'y suis fait également
hélas
en fait j'ai compris après tout ce temps que le problème était que le batteur n'utilisait pas de balais pour sa caisse claire.
à propos de fred (12/11/2008)
nous ne sommes pas amis
mais nous prévoyons de grandes choses
comme boire
et lire des poèmes dans un appartement sale
j'aime bien fred
205 noire de 1989 (21/05/2008)
Les portes ouvertes et les jambes étalées à l'extérieur
Les miennes sur le rétroviseur
Et les siennes par la fenêtre ouverte
Il n'y avait pas de briquet alors
J'ai dû utiliser le vieil allume cigare
Le ciel n'avait plus les airs électriques de ces derniers temps
Non
C'était moi qui me sentais électrique
(Deux filles passaient devant la voiture arrêtée et je les trouvais désirables, j'aurais voulu embrasser la plus grande des deux)
Ouais
C'est moi qui me sentais électrique
Ici dans cette vieille caisse
Ecoutant Death Cab avec Loic
Le ciel avait un air engageant
De ceux qui donnent envie de marcher à travers cette ville
C'était comme être tranquillement déposé dans un vidéo clip
Avec un terrain vague qui sert de parking
Des immeubes se coustruisent d'un côté
De l'autre il y a des entrepôts
Nous sommes pourtant dans le centre de la ville
Pour un peu je me sentirais beau et élégant
Clopant dans cette vieille voiture
Oh comme nous sommes dans un vidéo clip
Il ne manque qu'une histoire à raconter