samedi 14 février 2009

simuler la musique jusqu'à ce qu'elle joue pour de vrai (12/02/2009)

j’aurai aimé laisser traîner derrière moi quelques poussières quelques saletés
de quoi laisser une trace
un sillon dans lequel vous pourriez vous tordre les chevilles
puis tomber

en fait je n’étais qu’un enfant sage
je ne me suis jamais battu
mec je te le promets
et moi ça me fait mal au bide
que d’être si propre
à chaque fois que je sors
à chaque fois que je rentre
chez moi

j’aurai voulu que nos échanges
soient plus violents
j’aurai fait tout ce que j’aurai voulu
sans jeter de regards en arrière
pleins de honte et de gêne
pleins de rien du tout

un jour un lit défait et un t-shirt oublié sur sa chaise
un autre mon poing dans un visage plutôt joli
un soir du vomi sur le trottoir
et un autre de la peinture sur mes doigts sur les murs
sur mes vêtements sur mes jours à venir

qu’on appelle ça de l’amour
ou autrement
m’importerait peu en fait
du moment que la crasse s’accumule
jusqu’à ce qu’on m’en blâme et m’abandonne pour des raisons
qui feraient de moi un misérable

j’ai ce désir de reproches
mec je te jure
que j’aurai aimé qu’on me haïsse parce que je suis laid
non pas parce que je suis insignifiant
alors j’aurai explosé
si vite et si fort
j’aurai été poète et alcoolique
j’aurai été ce type étrange qu’on aime rencontrer
pas fréquenter

un jour me débattant avec deux flics
une aube sur le parvis d’une église sans crainte de la journée qui s’annonce
une nuit dans des bras inconnus si vite abandonnés

que quelqu’un me déshabille et me secoue
me réveille enfin
qu’on appelle une ambulance pour qu’elle puisse me faucher
que quelqu’un m’enivre à me rendre con ou fou
j’aimerais ne jamais faire demi tour aussi facilement

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